La classe flexible au service de l’inclusion scolaire

L’école Rimbaud de Blénod-lès-Pont-à-Mousson compte près de la moitié des 332 élèves ne parlent pas exclusivement le français à la maison, : l’amélioration du langage oral constitue donc un enjeu majeur. Le défi pour l’équipe enseignante est de diversifier les pratiques pédagogiques afin de mieux impliquer les élèves et de favoriser leur expression.

Pour permettre à chacun de progresser à son rythme et de bénéficier d’un accompagnement adapté, l’école a choisi d’expérimenter la classe flexible. Cette approche est menée en gardant une attention particulière aux élèves à besoins spécifiques, dans une logique d’inclusion et d’égalité des chances.

Un public fragile nécessitant des adaptations

La particularité de l’école est un nombre élevé d’élèves fragiles ou à besoin. Accompagner au mieux ces élèves est un questionnement quotidien : comment mettre en place la différenciation pédagogique, comment gérer l’attention des élèves, quelles adaptations et pour qui…

La volonté de mieux accompagner les élèves. 

Ce but se décline en deux objectifs :  d’une part pratiquer la classe flexible pour améliorer le bien-être et l’attention des élèves et donner du sens aux apprentissages ; d’autre part mieux accompagner les élèves à besoins particuliers 

·  D’une part, la mise en place de la classe flexible, afin de favoriser le bien-être et l’attention des élèves, tout en donnant davantage de sens aux apprentissages.

·  D’autre part, un accompagnement renforcé des élèves à besoins particuliers, pour leur offrir un cadre d’apprentissage mieux adapté à leurs besoins spécifiques et leur permettre de progresser à leur rythme.

Une mise en œuvre approchant la pédagogie universelle

Le projet initialement monté prévoyait d’expérimenter le fonctionnement flexible en répartissant un îlot par classe. Par la suite, les enseignants ont trouvé plus pertinent de tester la classe flexible sur des classes complètes, et a choisi de cibler l’expérimentation sur deux classes de CP, une classe de CM2 et le dispositif ULIS. 

L’enseignant se met à disposition des élèves au niveau des tables d’appui au fond des classes, et les élèves se déplacent lorsqu’ils ont besoin de son aide. Des élèves qui ont un grand besoin de bouger, pour lesquels le fonctionnement flexible sera plus adapté, sont dirigés vers la classe flexible. L’enseignant peut se concentrer sur les besoins des enfants.

Dans cette équipe soudée et ouverte règnent l’attention, la bienveillance et la recherche en continu de solutions pour les élèves à besoins particuliers. On ne parle plus d’inclusion, parle que l’enfant est réellement mélangé dans son groupe . Le matériel en théorie étiqueté « élèves à besoins particuliers » , tel les casques anti-bruit, les paravents, les culbutos peut être utilisé par tous les élèves qui en ressentent le besoin, ce qui permet de ne stigmatiser personne. .  On tend vers une pédagogie universelle.

Une force de l’équipe est la remise en question des pratiques et sa volonté de sa former. Un enseignant en cours de formation pour être personne ressource en pédagogie universelle, a formé l’équipe. La méthode pour diminuer les troubles de l’attentionATOLE, est testée par certains enseignants. L’équipe pratique la méthode de préoccupation partagée proposée par le programme pHARE. Les ATSEM sont formées en maternelle sur dys, inclusion , langage des signes…. 

L’amélioration de la relation pédagogique

Les travaux en ateliers conduisent à davantage de bienveillance entre élèves, d ’entraide entre pairs, certains réexpliquent aux autres avec leurs mots à eux. Les enfants sont plus actifs face aux apprentissages, subissent moins l’enseignement.

Avec la classe flexible, les enseignants ont le sentiment de mieux accompagner, de mieux connaître leurs élèves. L’évaluation se fait en continu et s’avère plus fine ; les enfants ressentent moins de pression par rapport à l’évaluation.

Le climat est serein, on ne relève pas d’agressivité des enfants. Des indicateurs tels le nombre de crises chez les élèves présentant des troubles du spectre de l’autisme, le nombre de signalements PHARE, l’évolution de la prise de parole par les enfants mutiques en ateliers, l’amélioration aux évaluations dans le domaine des fondamentaux, démontreront à l’avenir l’impact bénéfique de ce projet. 

La volonté d’étendre aux autres classes la pratique de la classe flexible diffuse dans l’équipe. 

L’impact de ce projet est encore renforcé par le soutien remarquable de la mairie et par la continuité éducative sur les temps de l’enfant apportée par le projet éducatif de territoire, qui comporte un volet inclusion.