Séminaire académique du 23 janvier 2020, INSPÉ de Lorraine, Site de Nancy-Maxéville
La réussite de tous les élèves est au cœur de la mission de l’École. Cette ambition invite à rassembler les acteurs partageant les valeurs républicaines, prêts à contribuer ensemble à l’éducation des enfants et des jeunes, en lien avec leurs familles. Ce séminaire vise à partager les conditions facilitant la contribution de l’éducation artistique et culturelle à cette ambition de l’école au sein de la société.
Sophie RENAUDIN, Déléguée académique à l’éducation artistique et à l'action culturelle
Interventions de Fabien Schneider, Administrateur provisoire de l’INSPÉ de Lorraine, Carole Sève, Inspectrice générale de l’éducation, du sport et de la recherche et Jean-Marc Huart, Recteur de la région académique Grand Est, Recteur de l’académie de Nancy-Metz, Chancelier des universités.
2. TABLE RONDE - GRAINE DE CULTURE : LA COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ASSOCIÉE À LA RECHERCHE
Table ronde avec le collège La Plante Gribé de Pagny-sur-Moselle, Lieu d’éducation Associé (LéA) et Jean-Charles Chabanne, chercheur associé au LéA, professeur des universités en sciences de l’éducation et de la formation / Institut Français de l’Éducation, École Normale Supérieure de Lyon, Université de Lyon.
2. TABLE RONDE - GRAINE DE CULTURE : LA COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE ASSOCIÉE À LA RECHERCHE
Table ronde avec le collège La Plante Gribé de Pagny-sur-Moselle, Lieu d’éducation Associé (LéA) et Jean-Charles Chabanne, chercheur associé au LéA, professeur des universités en sciences de l’éducation et de la formation / Institut Français de l’Éducation, École Normale Supérieure de Lyon, Université de Lyon.
Ces ateliers s’ancrent sur une expérimentation pratique par les participants, pour s’ouvrir aux conditions de mise en œuvre des projets au sein de la classe.
3.1 Architecture, un ancrage par nature interdisciplinaire
Cet atelier propose une approche de différentes problématiques propres à l’architecture autour d’une activité d’assemblage de matériaux prédécoupés. Un champ référentiel a permis d’insister sur l’articulation entre pratique exploratoire et références. Un retour d’expérience en collège, à partir de projets interdisciplinaires a également été effectué.
Intervenants : Sébastien Champion, IA IPR arts plastiques ; William Exertier, IA IPR mathématiques
3.2 Des œuvres dans les classes, un dispositif pour apprendre autrement
Présentation d’un dispositif qui a pour objectif de faire entrer l’art contemporain dans les écoles. L’atelier a proposé une immersion dans l’univers d’un des 10 artistes par le biais d’une pratique.
Présentation d’un retour d’expérience :lieu d’art et de Culture au collège de Saint Mihiel.
Intervenants : Corinne Lacaze, conseillère pédagogique départementale, Barbara Pierrat-Kloster, médiatrice Canopé, chargée de projets Arts et culture, Guy Navel Chef d’établissement.
Pas d’âge pour la webradio… S’exprimer et prendre sa place dans un espace public, élaborer un message médiatique : un apprentissage qui peut se commencer très tôt, se prolonger toute une vie, et qui développe des compétences multiples.
Expérience de captation du son ; installer une webradio.
3.4 De l’expérience de l’argile à l’engagement de l’élève dans le projet
Entrer dans les apprentissages par la pratique exploratoire. Interroger le rôle et la place de la référence culturelle comme élément permettant de nourrir une pratique réflexive.
Cet atelier proposera une expérimentation autour de l’argile. Il s’agira également d’évoquer la place de la référence dans une démarche pédagogique, comme apport culturel et comme entrée dans une pratique réflexive.
Retour d’expérience
« Terre d’Argonne, matière de création », projet fédérateur école/collège en ruralité
3.5 La visite d’un lieu d’art et de culture : un espace émotionnel et langagier spécifique
Objectif(s) : Le lieu d’art favorable au développement d’un sujet « autrement capable »
La visite d’une exposition d’art contemporain ouvre un espace institutionnel spécifique où le sujet se construit peu à peu comme visiteur ; elle constitue également un espace émotionnel propice aux échanges inhérents à la réception artistique (quand on sent que quelque chose de complétement nouveau va faire sens…)
Expérience d’une médiation autour de l’exposition d’art contemporain au Préau, galerie d’art de l’INSPE
Vidéo des médiations ; traces écrites et audio par les élèves ; témoignage enseignant et médiateur
Intervenantes : Fabienne Rondelli, INSPE de Lorraine ; Maud Guély, INSPE de Lorraine ; Margot Delalande FRAC Grand Est
Objectif(s) : Quelle articulation entre la danse et d’autres langages ?
Contenu :
L’atelier reviendra sur la démarche de création en danse et mettra en évidence les invariants de cette démarche quelle que soit la discipline. Les liens possibles entre danse, arts plastiques, littérature de jeunesse et production d’écrit seront évoqués ainsi que la place des retours langagiers dans la démarche de création.
« Gribouillis » : propositions dansées nées à partir du spectacle de la Mâchoire 36. Comment les composantes de la danse (corps, espace, temps ;..) vont donner une nouvelle lisibilité à la trace.
Retour d’expérience sur des projets menés dans 8 classes sur trois cycles avec un temps fort « Wonderland Gribouillis » au Centre Culturel André Malraux, Vandoeuvre. Un des projets se construit à partir d’un ouvrage de littérature jeunesse.
Intervenants : Alexandra Peysset, INSPE de Lorraine ; Laurent Hoppé, IA IPR EPS ; Gabrielle Parmentier, conseillère pédagogique circonscription de St Max
3.7 Quelle approche pour la culture scientifique ?
Objectif(s) : Mettre en œuvre un projet pédagogique transdisciplinaire pour les élèves de cycle 3 et 4.
Identifier des parcours de découvertes de ressources locales et intervention de professionnels
Développer les bases d’une culture scientifique par la démarche de projet.
Utiliser les outils numériques pour rendre compte et/ou concevoir des ressources pair-à-pair
Contenu :
Le cas du projet « Les Petits entomologistes » en Meuse.
« Phénomènes météorologiques extrêmes, biodiversité menacée : le dérèglement climatique impacte notre département, notre société, notre quotidien, et nos écosystèmes.
Pour sensibiliser les élèves meusiens à ces questions, le Département de la Meuse et Réseau Canopé les accompagne dans le cadre de leur politique culturelle grâce au projet pédagogique « Les Petits Entomologistes ». Conscients de ces phénomènes, au contact de professionnels et en visitant des écosystèmes particuliers, ils développent des compétences pour mieux faire face à ces enjeux. »
Présentation de la démarche du projet encadré par l’Atelier Canopé 55 – Verdun relative à la culture scientifique et technique et plus exactement à la place des insectes dans notre écosystème.
Retour d’expérience : Témoignage d’un participant par visioconférence
4. CONFÉRENCE DIALOGUÉE : LA CIRCULATION DES LANGAGES, UNE CONDITION POUR L'APPROPRIATION
Conférence de Jean-Charles Chabanne,chercheur associé au LéA, professeur des universités en sciences de l’éducation et de la formation / Institut Français de l’Éducation, École Normale Supérieure de Lyon, Université de Lyon.
7. ATELIERS : CONTRIBUTION À LA RÉUSSITE DE TOUS LES ÉLÈVES
Ces ateliers proposent des thématiques transversales permettant l’accompagnement des équipes éducatives pour porter la contribution de l’éducation artistique et culturelle à la réussite de tous les élèves.
7.1 L'EAC, une prise de risque pour l'enseignant ?
Objectif(s) :
Place de l’enseignant, du geste professionnel.
Contenu :
Enseigner est toujours une prise de risque puisque l’enjeu est celui de la fréquentation de seuils sans lesquels la notion même d’apprendre perd de son sens, privée de ses puissances de bouleversement cognitifs, émotionnels et sensibles.
De manière singulière, l’EAC engage à expérimenter, à oser, s’aventurer dans des expériences, dans des jeux, dans des essais qui amènent l’élève à construire un point de vue sur le monde. La rencontre avec l’œuvre nécessite de prêter attention au faire, à la démarche qui y conduit. Elle nécessite de prendre en compte la place du sensible, du rapport intime à l’art et la culture dans son appropriation, sans éluder la relation à l’objectivité. L’EAC cristallise une démarche de recherche, de création. Il s’agirait donc d’une double prise de risque de l’élève et de l’enseignant, terrain d’exercice de gestes partagés et qui, assumés comme tels, pourraient permettre de spécifier le terrain d’exercice de l’éducation artistique et culturelle. Cette question pose celle d’une tension à la rencontre entre les habitus liés aux formes scolaires et aux modes de pensée liés aux arts et à la culture.
Comment se manifeste, comment donner de la lisibilité à, comment prendre en charge ce « paradigme de l’incertitude » ? Mais aussi comment prendre appui sur le collectif, sur l’équipe éducative, sur les partenaires pour valoriser et aménager un partage du risque ? Quelles compétences sont celles de l’enseignant et peut-on admettre qu’elles puissent se traduire par des gestes professionnels, nourris de l’expérience de l’éducation artistique et culturelle, au lieu d’une mise en doute de son expertise enseignante ?
Intervenants : Michael Henry, principal ; Catherine Dosso, formatrice INSPE
Toutes les disciplines ne sont pas associées de la même manière à la culture. Et si tous les enseignements contribuent à l’outillage technique et intellectuel des élèves, la contribution de chaque discipline au développement de leur horizon culturel est plus discutée. Certaines d’entre elles semblent, en outre, spontanément associées à une ou des forme(s) de culture particulière(s), et ce lien naturel contribue parfois paradoxalement à en restreindre la portée. Ainsi la culture peut-elle être précisément là où on ne l’attend pas et ne pas être là où ce serait pourtant l’évidence.
L’éducation est un chemin qui mène l’élève vers l’autonomie dans ses choix et dans ses décisions. En matière culturelle, il s’agit donc de le mener vers l’autonomie, non seulement dans son rapport à la culture et dans ses choix culturels, mais également dans sa lecture du monde, sa conscience de lui-même et de sa propre culture, donc de son rapport à l’autre.
Comment faire vivre l’éducation à la culture au quotidien dans la classe ? Comment articuler les enseignements avec les parcours des élèves en matière culturelle ? Comment sensibiliser chaque élève tout en maintenant le projet collectif d’un groupe ?
Comment, en somme, créer un environnement et un cadre qui rendent possible l’accès à toutes les formes de culture à l’Ecole, au moyen de leviers divers ?
Intervenants : David Vodisek, IA IPR Histoire-géographie ; Fanny Kumélian, IA IPR Espagnol
7.3 Enjeux de l'évaluation : spécificités et apports de l'EAC
Contenu :
Qu’est-ce qu’évaluer :
C’est donner de la valeur au travail de l’élève et à sa progression en le rendant actif.
C’est rendre compte aux élèves et aux parents des résultats, c’est prendre des informations sur des performances ou des comportements qui sont ensuite rapportés à des objectifs à atteindre ou à des normes (V. Bouysse)
C’est se rendre compte et analyser sa pratique (moteur d’une pédagogie attentive)
Mais c’est aussi « se rendre compte de ce que l’on fait » : prendre en compte ce que l’on sait, ce que l’on a appris et ce qui nous reste à apprendre
La mise en relation des deux exigences « rendre compte » et « se rendre compte » est marquée par :
la place centrale de la pratique
l’apprendre en « faisant » : nécessité d’observer les élèves, de les regarder travailler, d’observer les attitudes, les procédures et de les écouter
la place essentielle de l’oral et du développement d’une attitude réflexive
L’évaluation est ancrée dans une dimension temporelle longue, dans une visée formative.
L’évaluation fait partie intégrante de l’enseignement (évaluer c’est enseigner et inversement).
Intervenants : Florence Speller IEN de circonscription ; Yann Kehl IEN de circonscription
7.7 Accompagner l'élève dans l'appropriation de l'EAC
Faire siennes les expériences vécues et pourvoir en restituer les enjeux à la fois culturels et sensoriels. A l’issue de la scolarité du collège, l’élève a expérimenté, produit, créé au sein des enseignements artistiques mais s’est aussi enrichi d’une culture théorique et d’expériences variées par le biais de projets interdisciplinaires qu’il importe de mettre en résonance pour en évaluer les acquis. La présentation de deux expérimentations permettra d’ouvrir la réflexion sur la question de l’appropriation : Que reste t-il d’une expérience vécue, comment l’élève peut-il / parvient-il à la restituer ? L’éducation artistique et culturelle a-t-elle ouvert de nouveaux horizons et perturbé des habitudes ? Quelles modalités d’évaluation sont mises en jeu ?
Une expérimentation au collège, niveau 3 eme dans le cadre de la Commémoration du Centenaire de la Grande Guerre. Présentation du projet et enjeux. / Productions et restitutions orales des élèves. / Oral du brevet dans le cadre des parcours. (L’oral comme indicateur d’appropriation) Apports de l’interdisciplinarité. ( appropriation culturelle, appropriation sensible)
Intervenants : S. Champion IA IPR, . Anderbourg Proviseur
Piloter un réseau ce n’est pas un métier mais une activité en grande partie à inventer et à développer… Il s’agit de travailler sur de l’inter -métier, travailler sur de l’inter-degré…. Comment faire coopérer des personnes ayant des cultures , des contraintes et des statuts différents? Comment fédérer ? Attentes et besoins différents. Comment animer le réseau ?
L’EAC est un moyen de fédérer, d’associer les différents membres de la communauté éducative. Cela suppose toutefois que les projets ne restent pas liés à un petit groupe d’élèves volontaires mais s’inscrivent au cœur des classes et soient l’objet de partage entre les membres du réseau.
L’EAC mise en œuvre dans les conditions de partage entre les élèves et adultes du réseau est un levier. Toutefois, elle peut également, lorsqu’elle n’est pas suffisamment intégrée au quotidien des enseignements, être ressentie comme une plus value nécessaire sans que soit réellement précisé son apport essentiel au parcours des élèves. Comment faire en sorte qu’elle devienne progressivement un objet d’échanges et de questionnements sur les enjeux de réussite des élèves ?
7.9 Expérimenter, rechercher : interroger le statut de l'erreur
Trop souvent, l’élève perçoit encore l’erreur comme un échec, voire une fatalité. Un des enjeux dans la construction des apprentissages est d’engager l’élève à oser : prendre la parole, se tromper, partager ses doutes, ses recherches, essayer à nouveau… pour mieux comprendre.
L’EAC place l’élève devant des situations ouvertes. Elle engage à expérimenter, à oser, s’aventurer dans des expériences, dans des jeux, dans des essais. Elle nécessite de prendre en compte la place du sensible, du rapport intime à l’art et la culture dans son appropriation, sans éluder la relation à l’objectivité. L’EAC cristallise une démarche de recherche, de création.
Intervenants : Wiliam Exertier IA IPR mathématiques, Séverine Altmayer professeure agrégée arts plastiques, Rachel Contal professeure EPS certifiée danse.
7.10 Retour d'expérience : formation d'initiative locale adossée au projet fédérateur
Depuis la rentrée 2018, le collège La Plante Gribé de Pagny-sur-Moselle est membre du réseau des Lieux d’Education Associés, porté par l’Institut Français de l’Éducation à Lyon et la DGesco. Un groupe de 6 enseignants, issus de disciplines variées (arts plastiques, éducation musicale et chant choral, éducation physique et sportive, lettres, histoire-géographie, mathématiques) s’engage, jusque 2021, dans une recherche-action portée par des chercheurs de différents laboratoires. Ce projet est accompagné par le chef d’établissement, des corps d’inspections, le centre de recherche sur les médiations (CREM), la délégation académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle (DAAC) et la cellule académique recherche, développement, innovation, expérimentation (CARDIE). Ensemble, ils travaillent à préciser les effets de l’éducation artistique et culturelle à l’école autour de cette problématique :
« En quoi l’éducation artistique et culturelle, articulée au projet d’un établissement scolaire, est-elle contributive de l’engagement citoyen de l’élève, et, plus globalement, du développement des compétences portées par l’école? »
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